Connexion
Abonnez-vous

Après l’attente, la honte : la capsule Starliner de Boeing rentrera à vide

Le 26 août à 08h21

Arrivés pour un séjour d’une semaine, les deux astronautes resteront finalement huit mois dans la Station spatiale internationale. L’Agence spatiale américaine a confirmé son choix ce week-end.

La capsule Starliner de Boeing rentrera sur Terre sans Butch Wilmore et Suni Williams, a priori en septembre. Starliner doit pour rappel concurrencer Crew Dragon de SpaceX et permettre aux Américains d’avoir de la concurrence (en plus de la souveraineté) sur l’envoi d’astronautes dans l’espace. La seule autre solution actuelle pour l’ISS est russe, avec Soyouz.

« Le retour sans équipage permet à la NASA et à Boeing de continuer à recueillir des données d’essai sur Starliner lors du vol de retour, tout en n’acceptant pas plus de risques que nécessaire pour son équipage ».

Les deux astronautes, des vétérans qui n’en sont pas à leur coup d’essai, « poursuivront leur travail comme membres d’équipage officiels de l’Expédition 71/72 jusqu’en février 2025. Ils rentreront chez eux à bord d’un vaisseau spatial Dragon avec deux autres membres d’équipage affectés à la mission Crew-9 de SpaceX ». Au lieu de huit jours, les deux astronautes resteront huit mois.

Une fois la capsule de retour sur Terre, la NASA examinera de près toutes les données liées à cette mission. Elle donnera par la suite des informations « sur les actions supplémentaires nécessaires afin de répondre à ses exigences de certification ». En effet, la capsule doit normalement effectuer un vol d’essai avec équipage.

La moitié de la mission est remplie, mais avec des soucis (fuite d’hélium et panne de certains moteurs). Lors de son premier vol, à vide, la capsule avait déjà eu des déboires et n’avait pas pu atteindre la Station spatiale internationale. Elle enchaine aussi les retards depuis des années.

Si c’est un coup dur pour Boeing (qui est aussi en difficulté avec certains de ses avions), la NASA affirme avoir toujours confiance en son partenaire. Les deux entreprises expliquent simplement qu’il y a un « "désaccord" sur le niveau de risque », comme le rapporte TechCrunch. « Accordons-nous sur un désaccord » (Boris l’animal), pourrait être la phrase de fin.

Le 26 août à 08h21

Commentaires (33)

votre avatar
Les deux entreprises expliquent simplement qu’il y a un « "désaccord" sur le niveau de risque »
En même temps, la NASA a essuyé de lourde perte par le passé suite à une prise de risque (cf. Challenger et Columbia) et les enquêtes ont montré dans chacun des cas des défaillances dans le processus décisionnel vis-à-vis de la notion de risque.

Sachant qu'il existe des alternatives plus sûres, ils auraient tort de s'en priver.
« Accordons - nous sur un désaccord » (Boris l’animal)
Men In Black III (juste pour avoir la référence complète ^^)
votre avatar
ils devaient rester 8 jours, ils restent : concrètement est ce qu'ils vont avoir assez à manger ? et l'état physique ? Rester en apesanteur 8 mois, ça doit avoir des conséquences sur le corps, surtout si on ne s'est pas préparé pour...
votre avatar
Pour les américains, oui.
Pour les russes, il y a déjà 4 équipages qui sont restés à minima cette durée.

Suni a déjà fait 6 mois d'une seule traite et 4 mois pour Butch. Les 2 sont déjà allés plusieurs fois en orbite.
Donc ça va. Heureusement qu'il y a du stock de soupes et de chaussettes dans l'ISS.

«
Valeri Polyakov, est parti le 8 janvier 1994 (Soyouz TM-18) et resté sur Mir LD-4 pendant 437,7 jours, durant lesquels il a effectué 7 075 révolutions autour de la Terre et parcouru 300 765 000 km (186 887 000 miles, soit plus de 2 au). Il a atterri le 22 mars 1995 (Soyouz TM-20).
»

Source: fr.wikipedia.org Wikipedia


Et dire que certains respouètent quand leur avion a 24h de retard… :p
votre avatar
Heureusement, à la différence de Polyakov, ils rentreront dans leur pays. Polyakov a quitté l’U.R.S.S. et est rentré en Russie, ou Nikolaï Boudarine (il me semble) qui est partie de "Russie" et a atterri aux États-Unis (sans passeport !)
Mais, sont-ils payés en heures supplémentaires ?
votre avatar
"La honte"

Ouais, okay, si vous voulez... Disons que ça fait ton sur ton avec le bruit médiatique ambiant.

On peut aussi se dire qu'une décision responsable est prise et qu'on est pas sur un projet de tarte au citron pour le monsieur de la table 12.
votre avatar
Tout à fait d'accord ; il est possible de rapporter l'information sans jugement de valeur.
votre avatar
Pour le coup, même sans jugement de valeur, Boeing n'en sort pas grandie.
Quand un concurrent doit faire le taf à ta place, c'est littéralement honteux.
votre avatar
+1.

NXI, quand on parle de données personnelles:
- Préférer le risque à la sécurité, c'est honteux.

NXI, quand on parle de la vie des gens:
-Préférer la sécurité au risque, c'est honteux.

¯\_(ツ)_/¯
votre avatar
Heu, là il y a 2 acteurs, Boeing et la NASA. C'est la NASA qui impose la sécurité contre l'avis de Boeing. Ici la honte est pour Boeing (plusieurs années de retard sur le concurrent, devoir être secouru par ce même concurrent, faire courir des risques inacceptables par la NASA à ses astronautes), pas pour la NASA, au contraire.
votre avatar
Cette histoire rappelle surtout que l'espace n'est pas acquis.

Et que Boeing doit aussi surement souffrir des processus décisionnels lourds et obsolètes des entreprises historiques (un peu comme Arianespace qui doit en plus composer avec la cacophonie de la collaboration multi pays). Et comme la NASA est considérée comme une vache à traire, ça n'aide pas.

Mais qu'avant Starliner ou Crew Dragon pour les américains (et la New Shepard), les véhicules orbitaux permettant d'envoyer des astronautes sur l'ISS, c'étaient les Soyouz russes (qui ne datent pas d'hier). Et les seuls autres en service à ma connaissance sont les Shenzhou chinoises.

Donc non, faire des capsules spatiales pour transporter du monde en orbite, c'est pas comme produire en masse vingt millions de bagnoles. Parfois, je me demande si les commentateurs du spatial n'oublient pas à quel point on a encore des progrès à faire et combien ça reste exceptionnel. Nous ne vivons pas encore dans un monde à la Arthur C. Clarke où le voyage spatial est trivial. Il n'y a que trois véhicules permettant de faire transiter des humains dans l'espace en service à ce jour.

Bref, on est qu'au début de la phase où le secteur privé prend de l'importance dans le domaine. Et le secteur privé historique montre son inefficacité et son manque d'efficience pour de tels projets. Surtout après une longue période de désintérêt pour le domaine.
votre avatar
Tu oublies un quatrième véhicule : Starliner, qui fait l'aller, mais pas le retour.
votre avatar
J'ai énuméré ceux qui sont vraiment qualifiés. Starliner ne l'est clairement pas encore.
votre avatar
Visiblement, le détecteur de second degré est en panne aussi. Panne critique.
votre avatar
Faut croire qu'il était trop subtil :p
votre avatar
Boeing souffre surtout de la priorité aux actionnaires, cf. les enquêtes sorties ces derniers mois.
votre avatar
Ça fait partie des lourdeurs et difficultés décisionnelles incompatibles avec la vélocité attendue.

En soi c'est comme les projets community driven. Ça n'accouche de rien ou presque et les priorités changent d'un coup de tête à l'autre.
Cf Star Citizen
votre avatar
J’adore la réf à men in black 3 😂
votre avatar
J'espère qu'ils avaient pris une assurance annulation s'ils avaient réservé une location pour cet été.
votre avatar
Je crois que c'est dans les clauses d'exclusion 🤣
Plus sérieux c'est un contrat cost+ de la NASA, donc c'est le fournisseur qui assume tous les coûts de dépassement - Boieng paye tout depuis 2 ans maintenant.

Là ils vont payer SpaceX pour crewdragon ainsi que le personnel de la NASA impliqué 😂
votre avatar
Je ne suis pas expert mais de ce que j'ai lu, plein de questions se posent désormais :
Starliner doit quitter l'ISS et pour ça il lui faut une propulsion à peu près fonctionnelle pour s'éloigner doucement et de façon contrôlée et ne pas re-croiser l'ISS dans une orbite ultérieure.
L'équipage se retrouvera sans son vaisseau pendant quelques temps, donc à priori sans solution de secours en cas de pépin, sauf à se tasser dans le crewdragon actuellement amarré ?
Il n'y a pas intérêt qu'il y ait un seul souci sur l'envoi du crewdragon de septembre.
Tout ça est loin d'être gagné, une petite pensée pour l'équipage qui est en train de rater 7 mois de vie ici-bas.
votre avatar
J'imagine qu'il y a des capsules d'évacuation de l'ISS en cas d'avarie grave (apparemment c'est un Soyouz qui est amarré en permanence)
votre avatar
Non, chaque équipage doit évacuer via le vaisseau dans lequel il est arrivé normalement.
Or là, étant donné qu'il n'y a que 2 écoutilles au bon format, ils vont devoir enlever starliner avant de pouvoir faire arriver le second crewdragon mais avec les deux beta-testeurs Boeing encore dans l'ISS
votre avatar
Pas de moteur pour le désamarrage, pour ne pas polluer ou endommager les matériels extérieurs, un ressort fait office de propulseur. Normalement, la différence de vitesse suffit pour que les deux mobiles ne soient plus sur la même orbite. Pour simplifier, il y a aussi un rapport entre vitesse et altitude.
Comme, le véhicule n’est pas conçu pour passer des semaines seul, avec un équipage, on le freine pour avoir une orbite qui intercepte l’atmosphère. Les "freins" ne sont pas en panne. Mais il faut la bonne attitude et les moteurs d’orientations sont pour certains en panne. Comme lors de la mission Gemini 8. Cette mission s’est correctement terminée, quid du starliner ?
votre avatar
Ça doit cocotter là haut depuis le temps qu'ils ont pas ouvert les fenêtres.
votre avatar
:stress:
votre avatar
Encore faut-il que la capsule revienne sur Terre en un seul morceau. Vu comme c'est parti, elle pourrait tout à fait aller s'écraser sur la tombe de Paco Rabanne.
votre avatar
Un des problèmes de l'analyse des causes des défaillances, ce que la principale partie du système se trouve dans le module de service, module qui sera éjecté avant la rentrée atmosphérique, module qui est absolument impossible de récupérer pour analyse...

Et la NASA et Boeing galèrent toujours à trouver les causes car il est extrêmement difficile de reproduire sur Terre en laboratoire (grand volume) l'environnement actuel où se trouve la capsule cad vide absolu et température de -270°C. ( 3 Kelvins ).
.
votre avatar
Pour information, la capsule ne se trouve ni dans le vide absolu, elle est dans l'atmosphère terrestre, ni à une température de -270°C car l'ISS se trouve dans la thermosphère où la température augmente avec l'altitude (-90°C en bas à ~90km d'altitude et entre 300 et 1600°C en haut à ~600km d'altitude).
Ceci dit, effectivement, les conditions ne doivent pas être simple à reproduire tout en bas de la troposphère.
votre avatar
Pour la température, en effet :

+121°C) on the sunny side and as low as -157°C on the dark side...
Par contre 1600°C, ça me paraît beaucoup...

Pour la pression :

By the time we reach the orbit of the International Space Station at about 227mi (420km), there is essentially zero atmospheric pressure.
Source
.
votre avatar
La température dans la thermosphère dépend de l'altitude et de l'activité solaire, dans les maximales (tout en haut de la thermosphère), en fonction des articles que j'ai pu consulter, on trouve 1600°C, 2000°C voire 2500°C (wikipédia, cnes, nasa). Mais ces températures sont atteintes tout en haut de la thermosphère à une altitude supérieure à celle de l'ISS hein. Au niveau de l'ISS on oscillerait entre -126 et +149°C.
Tout ça pour dire qu'on est loin des -270°C annoncés et pas dans le vide absolu.
Et aussi pour dire de faire attention aux déclarations au doigt mouillé.
votre avatar
Dans ce cas-là, pourquoi parler de 1600°C si ça n'a aucun rapport ici.

1600c par rapport à 149c, ça c'est assez loin, non ? quand on compare mon écart entre -270 et -157...?

Et l'ISS à 1600°C ou voir 2500°C (rien ne résiste à 2500°C), elle serait déjà retombée depuis bien bien longtemps sous forme de gouttes de métal fondu...

Désolé pour les -270°C, j'avais en tête la température dans le vide de l'Espace.

My bad...:incline:

Sinon pourrais tu me dire stp, car je l'ignore, quelle est précisément la valeur de la pression atmosphérique à 420km d'altitude de la Terre ?
Merci .

:smack:
votre avatar
Il fallait me lire. J'explique les grandes lignes de la thermosphère de bas en haut avec la température qui augmente avec l'altitude. C'est vrai que c'est assez contre intuitif cette histoire là pour nous qui vivons dans la troposphère où c'est exactement l'inverse qui se passe. J'ai vérifié, j'ai bien précisé les altitudes auxquelles on peut constater ces températures. J'ignore également la pression dans la thermosphère, je n'ai pas trouvé d'information fiable à ce sujet. Tout ce que je sais c'est qu'elle diminue avec l'altitude, qu'elle est d'environ 1 Pa à sa base, que le peu de matière qu'il y a est encore retenue par la gravité de la terre et que, au moins en haut de la thermosphère, la densité de matière n'est plus assez élevée pour conduire le son (je ne sais pas si c'est la même chose en bas). En tout cas, il y a suffisamment de matière pour créer la température en réaction aux uv et aux particules envoyés par le soleil.
votre avatar
Comme quoi ça fonctionne bien la privatisation de l’accès à l’espace…

Après l’attente, la honte : la capsule Starliner de Boeing rentrera à vide

Fermer